De minis paysages pour rêver, s'évader. Laisser libre court aux pensées...

Bel astre voyageur, hôte qui nous arrive
Des profondeurs du ciel et qu'on n'attendait pas,
Où vas-tu ? Quel dessein pousse vers nous tes pas ?
Toi qui vogue au large en cette mer sans rives,

Mais l'eau dort plate autour d'un grand tertre escarpé,
Tout hérissé de bois. Lent, le soir est tombé.
Dans l'air mort, où s'ébauche un soupçon de tonnerre,
Rôde, vitreux, magique, un jour de luminaire.

Si le ciel est peuplé d'étoiles inutiles,
À Noirmoutier, Penmarch ; à Barfleur, aux Sept-Iles ;
À l’avant de la terre, aux rochers d'Ouessant ;
Aux dunes de Saintonge, aux deux caps de la Hève,
Partout, à la même heure, une flamme se lève
Et jette dans la nuit un cercle éblouissant.

Ni nuage, ni vent, au ciel que ton œil sonde ! Vaste sérénité ! Pourtant, si le ciel dort, L'onde veille : là-bas, sous un cap, la mer gronde ; Ici, sur les cailloux, elle gazouille au bord.

Quand le ciel éteindra ses étoiles avares,
Pour éclairer l'espoir, l'homme a planté des phares
Sur les rocs, les écueils, la pointe des îlots ;
Dès que meurt le soleil, la côte illuminée
Déploie avec lenteur une large traînée
De sa lumière ardente à l'horizon des flots.